La nationalisation de la vie politique niçoise.

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                          La nationalisation de la vie politique niçoise.

 

 

 

 

Ce texte découle de mon étonnement face aux  mutations profondes qui agitent la politique niçoise. En effet, Il y a maintenant deux ans, Christian Estrosi réintégrait le gouvernement. On sait qu'il l'avait quitté fidèle à une promesse de la campagne pour se consacrer entièrement à la mairie de Nice au lendemain de son élection. Contrairement à nombre de ses prédécesseurs, il tient depuis plusieurs années à jouer un rôle politique important tant au niveau local que national. Une telle réussite dans les deux voies, plus que le fruit d'un hasard circonstanciel, me semble au contraire révélateur des évolutions profondes qui modifient la vie politique niçoise. Les particularismes de la vie politique semblent céder le pas aux règles de la vie politique nationale. Ainsi comme le souligne Jacques Basso : « C’est un débat qui paraît montrer, dès la fin du XIXème siècle, et encore plus à notre époque, une certaine incompatibilité entre une grande carrière nationale et une grande carrière locale »[1]

Néanmoins, un tel phénomène, que nous avons qualifié de « nationalisation » (sans lien avec le principe économique) n'est pas propre à la seule ville de Nice, évitons ainsi d'en attribuer les raisons à une mythique "culture méditerranéenne". Le processus que nous allons décrire concerne également de nombreux territoires politiques. En effet, nombre d'études plus ou moins récentes[2] ont pu montrer que malgré la force du modèle jacobin, les notabilités locales sont toujours restées un élément structurant de la vie politique locale, mais qu’au XXème siècle, on a pu assister à une nationalisation de la vie politique[3]. Dès lors, on pourrait conclure qu'il n'y a aucun intérêt à étudier Nice plutôt que Reims ou Auxerre. Mais comme nous souhaitons le montrer dans ce texte, en raison même de l'histoire particulière de Nice, et son rattachement tardif à la France, l'histoire politique de cette ville présente à nos yeux des caractéristiques qui lui sont propres et que nous entendons décrire et expliquer. D’autre part, nous voulons réhabiliter ici l’analyse locale, trop souvent raillé par un « parisianisme » qui ne dit pas son nom. Comme le souligne Frédéric Sawicki : « l’analyse locale (pouvait) être un observatoire privilégié pour l’analyse des liens qui tissent le politique et le social : l’analyse des réseaux composant les partis politiques et leur évolution »[4]. Enfin, une telle étude ne doit pas rester à l’analyse d’un processus imposé aux individus, il doit au contraire nous permettre de mieux comprendre les pratiques et les logiques des acteurs, comment ceux-ci s’emparent de ce processus, le bloquent, ou le dissimulent dans la stratégie politique qui est la leur et que leur positionnement politique détermine.  Si l'on brosse à grands traits un schéma de la vie politique niçoise, on peut distinguer trois éléments majeurs qui distinguèrent la politique niçoise de la politique nationale:

 

1) Il faut tout d'abord souligner la permanence des mêmes hommes et la forte personnalisation des scrutins. On pourrait toutefois objecter à ce constat que les notabilités locales ne sont pas le propre de la politique niçoise. Néanmoins et c’est ce qui la caractérise, les hommes ont longtemps plus comptés que les étiquettes politiques et les idées avancées.

 

2) Ainsi, les étiquettes auront pendant longtemps une influence relative, exceptée à gauche, en raison de l'influence de ces notables.

 

3) De la même manière les clivages politiques locaux ne recoupèrent que tardivement le clivage droite-gauche national dans toutes ses évolutions. Le clivage entre le "parti français" et la "parti italien" (ou les indépendantistes) domina la politique niçoise avant de céder la place peu à peu au clivage droite-gauche, même si les effets de celui-ci furent longtemps atténués par l'influence du "centrisme" local. 

 

4) Enfin, la prégnance du discours autonomiste, voire indépendantiste, jusqu'à des jours récents témoigne de l'attachement des niçois à leurs singularités locales et d'un refus d'homogénéisation, l'élu ayant pour rôle d'assurer cette fonction de défenseur de l'identité locale, tout en étant le relais du pouvoir national à Nice.

 

 Le premier postulat que l'on peut faire pour expliquer ces différences tient au rattachement tardif de Nice à la France. Tentons donc de faire la genèse de l'histoire politique locale pour mieux comprendre le "code génétique" niçois pour reprendre la terminologie de Panebianco[5].

 

 

 

I)     1860-1936 : Le rattachement sans la nationalisation.

 

 

1) Un rattachement tardif.

 

Le Comté de Nice resta à l'écart des premiers votes au suffrage universel qui consacrèrent la démocratie contemporaine, ainsi que des évolutions engendrées par la révolution qui marquèrent la France du XIXème siècle. Le rôle des notables locaux comme relais entre le comté et le souverain de Savoie resta ainsi prépondérant, expliquant pour une part la forte personnalisation de la vie politique niçoise, et l'influence des grandes familles de notables. D’autre part, l'identité locale, n'ayant pas eu à subir "la moulinette" de l'état centralisateur absolu, puis jacobin restait forte. La vie politique niçoise présentait ainsi un aspect atypique (qui était d'ailleurs cher au niçois.) Nice, rattachée tardivement à la France, n'a donc pas ou peu connu les débats qui structurent la vie politique nationale. La Révolution a certes touché le comté, entraînant d'ailleurs un premier rattachement, mais le retour de l'autorité savoyarde à partir de 1815 éloigne Nice pour un temps des débats politiques et des rassemblements qu'ils occasionnent. A l’époque piémontaise, Nice est très rarement à la pointe d’un combat progressiste. La révolution libérale de 1821, qui remet en cause le conservatisme de la monarchie savoyarde, pousse la famille royale de Savoie à se réfugier à Nice, car le comté est une périphérie peu ouverte aux influences libérales[6]. Alors que les Français obtiennent le suffrage universel et l'appliquent en 1848, Nice est encore régie par les structures d'Ancien Régime dont la représentation politique est fondée sur les catégories sociales, le pouvoir étant aux mains d'une série assez restreinte de familles : "Par ailleurs, les enjeux politiques sont très largement dominés par les conceptions et les traditions locales. Non que les préoccupations de politique nationale soient délaissées, elles sont au moins exprimées par la présence des représentants de l'Etat, par la vie administrative, mais la vie politique est bien fermement organisée autour de quelques personnalités"[7].

 

2) Une oligarchie locale.

 

Cette forme oligarchique du pouvoir, autour de quelques grandes familles détenant l'influence économique et sociale, tout en élaborant des véritables réseaux claniques et clientélaires ( le don est ici source et moyen de pouvoir, comme le soulignait déjà Marcel Mauss) continuera d'occuper le centre la vie politique niçoise au lendemain de son rattachement. Les Malausséna, Borriglione Raiberti et Honoré Sauvan,  vont ainsi dominer les premières années de la vie politique niçoise. Pour autant, leur ascension ou leur chute n'est pas sans lien avec des événements nationaux, mais le tissu clientéliste de chacun de ces individus, le caractère fortement personnalisé des élections (opposition Borriglione/Raiberti etc...), les conflits sociaux qui les alimentent (« lou riz », peuple traditionnelle issu du « babazouk » qui fera le bonheur de Borriglione/ « lou pobre », le poivre, correspondant aux bourgeois, venus habiter Nice à la suite du rattachement à la France) montrent ainsi qu'ils agissent comme traducteurs, comme relais du débat national au niveau local. L'attribution d'un surnom à toutes les grandes figures de la politique niçoise (« Jean de Nissa », « Jacqou »), témoigne de cette proximité entre l'élu et ses électeurs. D'ailleurs, l'élu est un homme accessible à qui l'on peut parler, et si tous les hommes politiques niçois n'ont pas la bonhomie de Jacques Médecin, le contact personnel avec les candidats restent un des éléments importants d'une campagne : »Lou mere est en contact permanent avec ses principaux clients : comme dans la Rome antique, ces derniers viennent le saluer chez lui, chaque matin, et puis l’accompagnent sur le célèbre marché aux fleurs voisin où tout un chacun pouvait lui toucher la main, lui parler ou solliciter une entrevue »[8].  Jacques Basso parle ainsi d’une « culture politique  (...) beaucoup plus locale que nationale. Pour reprendre une expression de certains politologues, elle est de nature « parrochiale », et en ce sens elle ne repose pas sur une connaîssance et une appréciation approfondies des programmes, des faits, des idées politiques. Elle est plus émotionnelle, affective que rationnelle. Elle traduit, ou exprime (et c’est aussi ce que veut signifier le terme « parrochial ») une culture fondée sur la tradition localiste plus que nationale , voire nationaliste, au ses « barrésien » du terme. »[9]

 

3) Prégnance du localisme.

 

Le clivage était aux origines loin du clivage droite-gauche, et s'appuyait surtout sur les questions du rattachement (ainsi l'alternance lors des élections de 1871 marque le retour sur le  devant de la scène des indépendantistes, dont en tête Garibaldi, même si ce n'est qu'éphémère). Si le séparatisme perd rapidement du terrain (il doit essentiellement sa victoire de 1871 aux craintes envers la fin de l'empire et à l'instauration de la République, soutenu par le mécontentement des partisans du parti italien (tous ceux qui profitaient des échanges avec le Piémont autour de Garibaldi), le particularisme local devient l'un des thèmes majeurs du discours politique. Tous les candidats ou presque, entendent défendre, quel que soient leurs convictions politiques, les particularités locales. Flaminius Raiberti l’une des figures marquantes de cette époque ne s’exclamait-il pas : « « Nice aux Niçois ! Finissons-en de ces gens qui viennent chez nous et prennent nos places (...). Citez-moi un Niçois qui se soit fait un nom à Pari ! »). Les parachutages seront d’ailleurs nombreux, mais (comme le Duc Decazes ou Raphaël Bischoffsheim), surtout dus à une stratégie de luttes entre personnalités locales, préférant faire venir des allogènes pour contrer leurs adversaires locaux[10].

Loin d'être dénués de programme, ils avancent une série d'idée qui selon Jacques Basso sont relativement consensuelles et répétives telles que l'union des deux rives de la Méditterranée et la défense de la République. D'ailleurs, leurs idées différent peu (en dehors du clivage entre les partisans du rattachement et ceux qui le rejettent) et ce sont donc encore une fois les clivages personnels qui structurent le débat : »Il est bien évident que les idées politiques jouent un rôle médiocre. D’une part l’éducation politique du corps électoral est faible et ne le prédispose pas à l’argumentation idéologique ; aussi ses réactions sont-elles davantage des réactions de tempérament que des réactions de raison « [11] . D'autre part, les idées concernent essentiellement Nice, et l'influence et la participation de ces notables locaux à la vie politique nationale reste donc faibles. Le travail parlementaire d'un Borriglione en témoigne assez bien, comme celui d'un Jean Médecin plus tard. Le pouvoir législatif n’apparaît d’ailleurs pas comme tel : « Aucune distinction n’est faîte, pendant longtemps, entre le pouvoir législatif et le pouvoir municipal, les clans s’affrontent pour la possession « du » pouvoir »[12]. Il faut attendre l'arrivée d'une nouvelle génération les "républicains opportunistes" pour voir réellement les débats nationaux émerger à Nice. Une personnalité comme Flaminius Raiberti y a certainement joué un rôle central. Plusieurs fois ministres et parlementaires prestigieux, il n'a jamais délaissé la vie nationale pour son "pré carré" niçois.

Le parcours national de cet homme et ses prises de position conservatrices (opposition au gouvernement Waldeck-Rousseau et Combes, rejet de la loi sur les congrégations puis de celle sur la laïcité) témoignent de la manière dont ces notables locaux séduisent les populations allogènes, arrivant à Nice, plutôt conservatrices (riches étrangers et français, populations rurales fuyant la diversification rurale et plus tard les retraités), à l’exception d’une partie des italiens qui nourrira le vote communiste. Ainsi progressivement, les allogènes deviennent majoritaires et si la politique niçoise reste fortement personnalisée et clientéliste, les élus ne peuvent plus se contenter de parler aux seuls niçois. D'un côté se forme une droite conciliant la tradition clientéliste et l'intégration progressive des données politiques nationales et de l'autre une gauche où la force des étiquettes vont de plus en plus jouer, sans que les particularismes locaux ne s'effacent pour autant.

 

 

 

 

 

 

 

II) 1936-1990 : De la nationalisation à gauche vers la fin du système Médecin.

 

 

1)    Le Front Populaire et ses conséquences.

 

L’année 1936 marque certainement une rupture dans l’évolution de la vie politique niçoise.

En effet, si une frange de la droite joue un rôle indéniable dans le processus de nationalisation que nous décrivons ici, la gauche, malgré sa faiblesse locale, est également une des clés de voûte de cette évolution. En effet, si elle a pris, à plusieurs reprises, les atours claniques, elle n'en a pas moins été par ses valeurs universalistes, son influence jacobine et centralisatrice, enfin en termes programmatiques et partisans un moteur incontestable de l'évolution qui nous intéresse.

Le Front Populaire marque à Nice l’intrusion de la gauche dans le jeu politique local. Pour la première fois, un événement d'ampleur national a de fortes conséquences au niveau niçois (la fin de l'empire n'avait pas donné lieu à une flambée monarchiste comme ailleurs en France, la crise boulangiste avait à peine effleuré Nice). Un député communiste est élu, accompagné d'un député radical, le Front Populaire fait aussi sa percée à Nice, effrayant le maire et toute la droite. Certes, il faut bien préciser que l'élu communiste en question (Virgile Barel) n'est pas un novice et se présentait déjà depuis plus de 10 ans. Il n'en reste pas moins que la politique nationale vient de troubler le local. En effet, si l'immigration italienne et le développement (très relatif) de l'industrie et de la paupérisation jouent un rôle indéniable, ils n'expliquent pas l'écart qui sépare le résultat de Virgile Barel en 1932 (autour de 3%) et en 1936 (plus de 30%, soit 10 fois plus).[13] La vive réaction du maire Jean Médecin qui se rapproche de l'extrème-droite et plus particulièrement de Jacques Doriot (tout en gardant ses distances) ne fait qu'amplifier le phénomène.

 

 

2)    La Libération.

 

La deuxième étape est certainement la Libération. L'inégibilité qui touche nombre d'anciens notables locaux comme Jean Médecin, et la vigueur de la gauche conduisent ainsi un communiste (Virgile Barel), puis un socialiste (Jacques Cotta) à la tête de la ville. Le Parti communiste en particulier devient un élément majeur de socialisation politique autour de sa figure de proue Virgile Barel.

Une autre force, venue cette fois-ci de la droite, joue également un rôle nationalisant : le gaullisme. En effet, même si nombre de ses cadres locaux sont niçois ou proches de Nice (le Général Delfino, Diomède Catroux, le Général Corniglion-Molignier etc...), leur culture politique est avant tout nationale. On sait l’importance de l’idée de la France dans l’idéologie gaullienne et peut donc comprendre qu’elle ne pouvait que s’opposer aux pratiques localistes et au discours autonomiste. D’autre part, aux différences idéologiques s’ajoutent des oppositions personnelles. Si Jean Médecin est un homme politique de droite (ou d’un « centrisme » conservateur comme a pu le dire), sa conception du régime républicain n’a pas grand chose à voir avec celle de de Gaulle et comme nombre de parlementaires issus de la IIIème puis IVème République, il ne pourra accepter la double « forfaiture » (1958, 1962) du Général de Gaulle. D’ailleurs celui-ci, une fois au pouvoir, a toujours tenté d’abattre l’influence de la famille Médecin sur Nice, c’est en tout cas ainsi que celle-ci a perçu la venue récurrente de candidats gaullistes à fort potentiel, arrivant d’ailleurs à déstabiliser les Médecin (pour sa première consultation en 1963, Jacques Médecin essuie un sérieux échec face à Diomède Catroux). Si de telles réussites ne se répèteront pas, il est un élément structurant de l’oeuvre gaulliste indéniable qui va lourdement influencer la vie politique niçoise et la modifier en faveur d’une nationalisation des pratiques, c’est certainement la mise en place du scrutin au Suffrage universel du président de la République. Une élection majeure se trouve ainsi soumise aux voix des niçois sans que les acteurs locaux ne puissent jouer un rôle autre que marginal. Cette élection va contribuer à ancrer la quadripolarisation, puis la bipolarisation dans la pratique politique niçoise. [14] Les élections européennes, puis a joueront également dans le même sens, contribuant ainsi à faire connaître les cadres partisans nationaux aux locaux. 

 

 

3)    Croissance du PS.

 

La gauche réalise en outre des résultats de plus en plus encourageant au plan local, malgré sa faible implantation historique dans l'ensemble du département. Parallèlement à la forte implantation communiste se substitue la montée en puissance du PS. Celui se détache des alliances avec le médecinisme sous l’impulsion de nouvelles générations, de la mise en place du programme commun, et des évolutions politiques nationales. D’autre part, au niveau local, la démocratisation de l’enseignement, l’implantation de services publics d’échelle régionale (l’université) modifient la sociologie de la ville favorisant ainsi la « normalisation » du paysage politique. La fédération PS peut ainsi s’appuyer sur l’arrivée de nombreux militants, tout particulièrement des enseignants venant de l’intérieur du pays[15].Le parti socialiste et la gauche plus généralement (à l’exception du parti communiste qui entre comme partout en France en crise) réalisent des scores importants dès 1979 où un jeune professeur d’histoire géographie H. Dupont, peu connu met en ballotage Jacques Médecin aux élections législatives. Sous l’effet de la vague rose de 1981,  deux députés PS sont élus: Colonna, et Max Gallo. La candidature de celui-ci, puis celle en 1989 de Cavaglione sans stopper Médecin montre la structuration de plus en plus grande du socialisme niçois, malgré les divisions qu’il a pu connaître en 1986 lors de l’éventuel retour de Max Gallo et de la probable arrivée d’Huguette Bouchardeau, puis en 2008. D’autre part, ce développement du parti socialiste dépend de plus en plus de la conjoncture nationale (victoire de 1981, gauche plurielle en 1997), sans pour autant que le PS obtienne de nouveaux mandats législatifs à Nice après 1988.

 

3) Des ruptures relativisées par l’implantation du médecinisme.

 

Mais une fois, son inéligibilité consommée rien ne peut empêcher Jean Médecin, "Jean de Nissa" de récupérer son trône en 1947. Le localisme n'est donc pas encore mort. Jean Médecin, puis son fils Jacques  au pouvoir depuis 1924, perpétuent la tradition décrite plus haut, ils réussissent à fédérer autour d’eux la plupart des autochtones et une large partie des allogènes en construisant un discours  défendant les particularités locales, tout en reprenant les principales thématiques de la droite française. Ce localisme médeciniste ne les empêchera pas de suivre des carrières gouvernementales, même si elles sont souvent sans éclat (secrétaire d'état au tourisme pour Jacques), sans que celles-ci ne déteignent ni n'influencent réellement leur carrière nationale. D’ailleurs, « lorsque l’application de la première loi sur les cumuls de mandats le contraint à des choix, il renonce à son mandat de parlementaire et conserve naturellement celui de maire de la ville de Nice et celui de président de l’Assemblée  départementale ». [16] Cette implantation s’appuie sur un puissant réseau clientéliste décrit par Pierre Tafani[17]. L'appui de la forte communauté pied-noir sera toujours décisif dans la longévité de leur implantation. En jouant la carte de l’antigaullisme, Jean puis Jacques Médecin sauront satisfaire cette population encore amère de son départ.  Jacques Médecin fit également de son anti-communisme, voire socialisme après la victoire de Mitterrand en 1981, virulent (et parfois délirant) l'un des axes majeurs de son discours. Ces deux thématiques, axes stratégiques soulignent ainsi que les clivages saillants de cette période perce le particularisme niçois. Mais le clivage droite-gauche n'est pas encore une réalité absolue, une « suma divisio » (pour reprendre le terme de René Rémond), un fossé infranchissable tant en termes de pratiques, que sensibilités. Ainsi, une personnalité comme Thérèse Roméo, pourtant l'une  des principales représentantes de la SFIO n'hésite pas à entrer dans la liste de Jacques Médecin et à siéger à ses cotés. Les communistes n'hésiteront pas non plus à opérer un pacte stratégique pour faire barrage au gaullisme (qui devient ainsi un véritable « bouc-émissaire » au sens de René Girard)[18].   De même, les étiquettes politiques restent à droite marginales, en dehors de celle du maire. Les Médecins adhérent d'ailleurs à plusieurs formations politiques suivant la période. Jacques Médecin excellera particulièrement dans cette gymnastique. La formations politique la plus importante au niveau n’est pas un parti national, mais le rassemblement créé par Jean Médecin le « rassemblement républicain », « un groupement d’hommes, sorte de « proto-parti qui est placé sous l’autorité directe du leader, mais qui s’affirme avec une totale indépendance et autonomie et se situe en dehors du jeu et de l’existence de partis politiques nationaux »[19]De même la plupart des grandes figures doivent leur élection à la force de leurs réseaux ou à l'héritage politique familial (l'exemple de Fernand Icart qui regroupe les deux éléments est à ce titre éclairant). C'est donc un "centrisme" à vocation englobante, autour d'un homme, et contre des "ennemis" (gaullistes, communistes, puis socialistes). Enfin, la compétition entre personnalités restent structurantes (encore jusqu’à aujourd’hui) du débat politique niçois : « la compétition « personnalisée » pour le pouvoir entraîne des dissidences, des schismes, des conflits, aussi bien dans le pouvoir majoritaire que dans le pouvoir d’opposition. Parmi plusieurs exemples, l’attitude dissidente par démission du premier adjoint de Jacques Médecin, M. Eugène Tonietti ; l’opposition du ministre Fernand Icart, député de la troisième circonscription des Alpes-Maritimes »[20]. Ainsi, la politique niçoise présente toujours une grande stabilité avec des mandats en moyenne trois fois plus longs qu’à la moyenne française[21].

 

 

 

III) La fin du système Médecin : accélération du processus de nationalisation.

 

1)    Crise du médecinisme.

 

Il faut toutefois atténuer les continuités entre Jean et Jacques Médecin. En effet, si celui-ci n'abandonne pas la recette de son père et en pousse même certains éléments à l'excès, organisant un clientélisme massif autour d'associations paramunicipales (pour plus de précisions nous nous permettons de renvoyer à notre précédent texte sur cette question: La chute, pour une histoire du système médecin, ou à l’analyse de Alain Garrigou [22]). La loi de décentralisation offrant encore de plus amples possibilités ce système ne va cesser de croître puis de pourrir jusqu'à son éclatement. La fin du médecinisme marque elle aussi une période charnière dans l'évolution qui nous importe ici.  D’ailleurs, avant même le départ de Jacques Médecin pour Punta del  Este, l’opposition qu’elle soit de gauche et surtout du Front National tirait largement parti des « affaires ». Malgré  sa volonté de reconquérir cet électorat par des petites phrases et une radicalisation, il ne put mettre fin à ce développement croissant du FN. Celui-ci (le développement de l’électorat FN) est certes marqué par des particularités locales (dextrisme du lieu, réaction aux « affaires locales »), mais n’en témoigne pas moins du processus que nous tentons de souligner . En effet, si le programme semble plus toucher l’électorat à Nice qu’ailleurs, celui-ci est identique partout en France. D’autre part, ses prises de position (excepté dans la bouche de Jacques Peyrat ou de de Gubernatis) ne sont pas localistes mais nationalistes. Enfin, les candidats présentés aux électeurs par ce parti sont rarement des hommes politiques implantés de longue date (Jacques Peyrat est originaire de Besançon, même s’il a été élu dans la liste de Jean Médecin en 1963, Jean-Marie Le Pen comme Marie-France Stirbois ne créeront des liens locaux qu’au fur et à mesure de leur implantation locale).

Après le départ de Jacques Médecin, l’électorat qu’il avait su fidéliser rassemblant à la fois autochtones et allogènes conservateurs se trouve ainsi désemparé, sans avoir un réel successeur auquel se rattacher. A cela s’ajoute les évolutions politiques nationales telles que le mécontentement envers la politique de la gauche, la peur de l’insécurité donnant des gages à l’extrême-droite. Nul ne peut donc faire barrage et séduire l’ancien électorat médeciniste couplé aux partisans du Front National.

La chute du système Médecin marque aussi une rupture franche dans le localisme politique à la niçoise. Aucune personnalité ne parvient à émerger pour remplacer l'ancien maire et celui-ci, de son exil sud-américain, reste dans toutes les têtes. Face à ce bouleversement politique qu'entraîne sa chute, de nouveaux repères sont nécessaires pour l'organisation politique. Désormais, au clivage pour ou contre le maire Médecin, va se substituer progressivement le clivage droite-gauche coutumier en France.

Le jeu des personnalités n’en disparaît pas pour autant. Les années post-médecin sont ainsi marquées par de violentes luttes au sein de la droite pour assumer le leadership. Néanmoins, les oppositions locales sont fortement soutenues par la lutte nationale au sein même de la majorité qui aboutira d’ailleurs à la victoire de Jacques Chirac.

 

 

 

 

2)    Permanence des luttes personnelles combinées au jeu croissant des étiquettes.

 

Une élection certes anodine ( où l'abstention atteint presque 80%), la cantonale partielle de Nice-8, par sa configuration spécifique ( deux candidats RPR) permet de confirmer notre hypothèse. Christian Estrosi et Olivier Bettati, tous deux RPR, se trouvent en opposition au premier tour. Et malgré la renommée de l'ancien "bébé Médecin", aussi champion de France de moto, Olivier Bettati alors jeune poulain de 23 ans l'emporte en grande partie grâce à son étiquette RPR-UDF (et au soutien de caciques de la droite locale, il ne faut pas l’oublier) et distance largement son concurrent du même parti au premier tour. Il pourrait s'agir d'une erreur de passage, si ce type de phénomènes ne se représentaient à plusieurs reprises.

Ainsi, l'élection de 2007 dans la 1ère circonscription de Nice, voit la confrontation entre le député sortant Jérôme Rivière, héritier de Charles Ehrmann (qui pâtit de son opposition au TCE de 2005, et plus généralement de son rapprochement avec le MPF de Philippe de Villiers), et autre jeune poulain encore peu connu, jusque-là obscur attaché parlementaire puis directeur de cabinet de Christian Estrosi: Eric Ciotti, pourvu de l'investiture UMP. La suite n'est plus à rappeler: Jérôme Rivière n'obtient qu'un faible 7% d'habitude réservé aux candidats communistes ou UDF. De même, si l'on se base également sur les sondages, le rêve de Rudy Salles d'accéder au fauteuil de maire s'est envolé trois fois en fumée, en 1995 en 2001 puis en 2008. Ecrasé en 1995 avec seulement quelque 2% des voix, puis candidat déclaré avant ces deux autres scrutins, il dût renoncer et se rallier à la liste RPR-UMP face aux sondages fort défavorables (il n'atteignait pas 10%). Enfin, pour compléter ce tableau à droite, la candidature de Jacques Peyrat, pourtant maire sortant (et élu depuis 1995), capitalisant sur la réussite de son projet de tramway et la réfection de la place Masséna, ne parvient pas à inquiéter Christian Estrosi le candidat officiel, qui après été crédité d'une victoire au premier, doit attendre un second tour beaucoup plus serré que prévu pour finalement l'emporter. Là encore l'étiquette, majoritaire fonctionne comme l'aimant des voix de droite. Mais le schéma fonctionne aussi (et surtout devrait-on dire) à gauche. Patrick Mottard, qui était pourtant passé tout prêt d'un exploit face à Jacques Peyrat en 2001 ( la différence n'est que de quelques milliers de voix), n'obtient sans l'investiture PS en 2008 que 6,9% des voix (score d'ailleurs des plus honorables en raison des difficultés rencontrées). Au contraire, le candidat désigné par le Parti socialiste, Patrick Allemand, obtient lui un score classique pour une liste PS lors d'un premier tour de municipales.

Enfin, il faudrait rajouter qu’avec le recul du Front National (très certainement conjoncturel, étant donné les évolutions récentes), ces dernières années, on a pu constater une nette tendance à des confrontations droite-gauche (1er   -cette élection étant d’autant plus intéressante qu’elle voit la défaite du candidat Gérard Bosio implanté de longue face au socialiste Marc Concas- et 2ème canton en 2008, 12ème canton en 2009, 6ème canton en 2009, pour ne citer que ces résultats).

Quoique de tels résultats, flatteurs pour le parti socialiste soient aussi largement influencés par des éléments de la conjoncture locale, ici le rejet de certaines politiques publiques (aménagement d’un nouveau port). [23]

 

L’élection de 1995 semble donc en rupture avec cette évolution. Une forte personnalité, Jacques Peyrat (devenu RPR entre temps), l’emporte contre la liste RPR-UDF officielle. D’autant que cette dernière est conduite par Jean-Paul Baréty et Patrick Stefanini le directeur de campagne de Jacques Chirac à l’élection présidentielle (donc représentant de Paris). Jacques Peyrat recrée également un parti local l’ »entente républicaine » faite sur le modèle des partis médecinistes, tout autant s’appuyant sur des clientèles[24]. D’ailleurs, certains y voyaient une « droitisation dans la spécificité . Dissident du Front national de Jean-Marie Le Pen, il a su, sans renier ses idées, en quelques années reprendre l’héritage de l’ancien maire Jacques Médecin »[25]. Un tel constant est à relativiser en raison de ce que les événements postérieurs ont pu révéler. Ainsi sous la férule de Jacques Peyrat, forte personnalité s’il en est, la personnalisation du pouvoir au sein de la droite (ainsi que les « affaires ») reste prégnante, sans pour autant faire disparaître le jeu croissant des étiquettes. Ainsi, en 2008, le même Jacques Peyrat dépourvu de son étiquette RPR ne peut faire barrage à l’élection de Christian Estrosi. Rappelons pour rappel que Jacques Médecin n’a jamais eu besoin d’une étiquette particulière pour remporter la victoire. Cette élection marque ainsi la fin de la « synthèse peyratiste ». D’ailleurs, c’est oublier l’influence du vote protestataire dans l’élection municipale de 1995. La politique de rigueur engagée par les successeurs de Jacques Médecin, pour « sauver » les comptes de la ville de Nice grevés par les pratiques frauduleuses ne pouvaient être que défavorables à M. Baréty. En outre, celui-ci, fils et petit-fils d’élus niçois, est un représentant bien plus crédible du localisme que Jacques Peyrat lui-même.

D’autre part, les premières élections qui suivent le départ de Jacques Médecin voient les résultats du Front National croître de manière exponentielle. De nombreuses triangulaires ou duels ont lieu avec ses candidats. A plusieurs reprises, son principal représentant sur la côte (jusqu’en 1994, année où il choisit, à la suite de son échec lors d’une législative partielle contre Jean-Paul Baréty, de quitter le Front National pour le RPR), Jacques Peyrat est même tout prêt de l'emporter ( notamment lors des législatives partielles de 1994 contre Baréty). Pourtant ce parti contrairement à Jacques Médecin ou d'autres anciens candidats de la droite, n'attache guère d'importance aux traditions locales (Jacques Peyrat est originaire de  Besançon). S'il fonde sa réussite sur la défense identitaire et la xénophobie, c'est au nom de la France et non de Nice.

Si la droite reste donc majoritaire comme au début du siècle, il serait trompeur d’assimiler les deux situations. En effet, comme nous avons tenté de le montrer, les évolutions sociologiques et politiques l’ont profondément modifié l’assimilant de plus en plus à la droite nationale, les succès électoraux nationaux n’obtenant ici qu’une prime en raison du caractère conservateur de la démographie. Nous avons pu également constater que la personnalisation politique se combine de plus en plus avec un jeu croissant des étiquettes. Les deux perspectives ne sont pas forcément antithétiques. Comme le souligne Frédéric Sawicki : « Personnalisation et « partisanisation », qu’on nous pardonne ce barbarisme, ne sont pas antinomiques ». [26]

 

 

 

Conclusion: c'est donc à la faveur des évolutions sociologiques, de ruptures brusques, et de prises de position dues à la logique des acteurs politiques en présence que la vie politique niçoise adopte les formes du débat national. Néanmoins, si la compréhension d'un tel processus est fondamentale dans l’analyse des enjeux politiques contemporains, en déduire que les particularités locales ont disparu est à notre avis une erreur. En effet, nous pensons au contraire que le particularisme local continuera d'imprégner les pratiques politiques niçoises (notamment la forte personnalisation des enjeux, les luttes entre personnes, certains aspects du clientélisme...). D'autre part, s'il y a adoption des pratiques politiques nationales, ce n'est qu'après réinterprétation à l'aune de la configuration locale. Comme le souligne ainsi Jacques Basso : « C’est peut-être plus en raison de l’uniformisation du milieu politique à l’intérieur du département et les mutations qui rapprochent ses attitudes politiques de celles observées ailleurs, qu’à cause de l’atténuation d’une vie politique locale dont la vigueur reste encore très sensible »[27]Plutôt que de soutenir l'idée d'une imposition de la politique nationale dans notre ville comme le postulent certains, nous pouvons ainsi parler d'indigénisation ou de créolisation pour reprendre les termes de Arjun Appadurai.

 

 

 

                                                                             Pierre-Emmanuel GUIGO

 

·Barelli Hervé, « Les niçois sont-ils de droite ? Essai de définition d’une identité politique », Les Cahiers de la Méditerranée, Actes du colloque des 12 et 13 Juin 1991, « L’identité niçoise », Université de Nice

·Jacques Basso, « La vie politique à Nice » dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999·

· Jacques Basso, La tradition politique  dans les Alpes-Maritimes (1860-1968), IEP de Bordeaux, 1971.

·Jacques Basso, « Le comté de Nice : un espace politique et social « à la Belle époque », Identité, intégration, particularismes (1880-1914) » dans J-M. Giaume (dir.) Le comté de Nice, de la Savoye à l’Europe, identité, mémoire et devenir, Actes du colloque de Nice (24-27 Avril 2002), Nice, Serre, 2006

·Jacques Basso, Les élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, Paris, LGDJ, 1968.

·Christophe Bellon, « Entre tradition politique localiste et carrière nationale, l’exemple du baron Flaminius Raiberti » dans Parlements, Revue d’histoire  politique, n°7, 2007.

·Alain Garrigou, « Le boss, la machine et le scandale. La chute de la maison Médecin » dans Politix, vol. 5, n°17, 1992

· Joseph Martinetti, « un département bleu...Azur, entre conservatisme et localisme » dans Hérodote, n°113, La Décpiverte, 2ème trimestre 2004

· Isabelle Rocca, «De l’identité politique des niçois à l’identité culturelle nissarde », dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999

·Pierre Tafani, Les clientèles politiques en France, Le Rocher, Paris, 2003.



[1] Jacques Basso, « La vie politique à Nice » dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999, p.170. 

[2] Nous pouvons citer par exemple Marc Abeles,  Jours tranquilles en 1989, ou encore Frédéric Sawicki, Les réseaux du Parti socialiste.

[3] Jean-Luc Parodi, « Dans la logique des élections intermédiaires », Revue politique et parlementaire, n°903, 1983.

[4] Frédéric Sawicki, « Pour une analyse locale des partis politiques », Politix, vol. 1, n°2, Printemps 1988, p. 13-28.

[5] Angelo Panebianco, Political parties : organization and power, Cambridge University Press, 1988.

[6] Barelli Hervé, « Les niçois sont-ils de droite ? Essai de définition d’une identité politique », Les Cahiers de la Méditerranée, Actes du colloque des 12 et 13 Juin 1991, « L’identité niçoise », Université de Nice, 1991.

[7] Jacques Basso, « Le comté de Nice : un espace politique et social « à la Belle époque », Identité, intégration, particularismes (1880-1914) » dans J-M. Giaume (dir.) Le comté de Nice, de la Savoye à l’Europe, identité, mémoire et devenir, Actes du colloque de Nice (24-27 Avril 2002), Nice, Serre, 2006,  p. 60.

[8] Jacques Basso, La tradition politique localiste dans les Alpes-Maritimes Iep Bordeaux, 1971, p. 37.

[9] Jacques Basso, « La vie politique à Nice » dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999, p.175.

[10] Jacques Basso, Jacques Basso, Les élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, Paris, LGDJ, 1968

[11] Jacques Basso, La tradition politique localiste dans les Alpes-Maritimes (1860-1968), Bordeaux. p. 4

[12] Ibid, p. 4.

[13] Jacques Basso, Les élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, Paris, LGDJ, 1968, p. 349.

[14] Jacques Basso, « La vie politique à Nice » dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999, p. 177.

[15] Barelli Hervé, « Les niçois sont-ils de droite ? Essai de définition d’une identité politique », Les Cahiers de la Méditerranée, Actes du colloque des 12 et 13 Juin 1991, « L’identité niçoise », Université de Nice, p. 69-86

[16] Jacques Basso, « La vie politique à Nice » dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999, p.187.

[17] Pierre Tafani, Les clientèles politiques en France, Le Rocher, Paris, 2003.

[18] Jacques Basso, « La vie politique à Nice » dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999, p.163-204.

[19] Jacques Basso, « La vie politique à Nice » dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999, p. 172.

[20] Ibid, p. 183.

[21] Ibid, p. 175.

[22] Alain Garrigou, « Le boss, la machine et le scandale. La chute de la maison Médecin » dans Politix, vol. 5, n°17, 1992, p. 7-35.

[23] Joseph Martinetti, « un département bleu...Azur, entre conservatisme et localisme » dans Hérodote, n°113, La Découverte, 2ème trimestre 2004, p. 75.

[24] Jacques Basso, « La vie politique à Nice » dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999p. 197.

[25] Isabelle Rocca, «De l’identité politique des niçois à l’identité culturelle nissarde », dans Le mémorial du pays niçois 1968-1998, Planète Mémo, Nouméa, 1999 p. 31.

[26] Frédéric Sawicki, Les réseaux du Parti socialiste, sociologie d’un milieu partisan, Belin, 1997.

[27] Jacques Basso, La tradition politique localiste (1860-1968), IEP de Bordeaux, 1971, Introduction.

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