La République du centre

Publié le par PEG

Bonjour, voici mon compte rendu d'un livre fantastique, je vous laisse tous y réfléchir, il est riche d'enseignement.

GUIGO Pierre-Emmanuel                                                               2009-2010

Histoire Politique                        

 

 

 

 

 

 

 

La République du centre

La fin de l’exception française. 

 

                             

 

 

 

                               

 

 

 

 

 

 

 

 

De François Furet, Jacques Julliard et Pierre Rosanvallon.

 

 

 

 

 

 

 

 

Les années 1980  furent riches en évolutions sociales, politiques et sociétales. Pour beaucoup d’observateurs, la France semblait « changer d’époque », rentrer dans une ère nouvelle, marquée par la « perte de magie du politique » et par un déclin des institutions sociales. Notre ouvrage vise ainsi à appréhender ces bouleversements et les comprendre en ne se limitant pas à une étude journalistique, mais en rédigeant une véritable histoire politique du temps présent (même si nos trois auteurs ne revendiquent pas ce titre).

Toutefois, l’idée de changement est un thème à succès des idées politiques, parfois utilisée à tort. On peut donc se demander si vingt-et-un ans plus tard, les thèses interprétatives exposées alors sont toujours valables, ce qui fera l’objet de notre deuxième partie.

 

 

 Présentation de l’ouvrage.

 

L’ouvrage publié sous le titre La République du centre est en fait composé de trois essais différents écrits simultanément, à la demande de la Fondation Saint-Simon (créée et dirigée par François Furet, dont Pierre Rosanvallon était alors le secrétaire) avec pour but d’analyser l’évolution politique que semblent révéler les élections présidentielles, puis législatives de 1988. Habitués par leur activité journalistique à manier l’actualité, nos trois auteurs n’en omettent pas moins, en historiens du politique qu’ils sont, de placer leurs réflexions dans une perspective historique. Malgré leur contexte et leur objectif commun, les trois textes ont été écrits séparément . Chacun des auteurs prend donc un angle d’analyse qui lui est propre :

-« François Furet fait sur fond de Révolution Française et de tradition républicaine le tableau du bouleversement des grandes familles politiques depuis la fondation de la Vème République. »

-« Jacques Julliard cherche à expliquer l’émergence et la signification du néocentrisme actuel à partir de l’histoire de l’après-guerre ».

-« Pierre Rosanvallon analyse la crise actuelle de la représentation politique et du vide qui s’y installe à partir d’une difficulté particulière à la France à conjuguer la société avec le gouvernement ».

La lecture du livre présente donc une série de redondances qui loin d’être un handicap seront pour nous les thèmes pivots de notre présentation.

Tous trois en accord sur le « diagnostic », notre analyse donnera aussi toute sa place aux différences, voire aux oppositions relatives à leurs interprétations.

 

 

 

 

 

                                    A la veille du bicentenaire de la Révolution française, ils décèlent tous trois dans la société la fin de l’exception française : une société politique désormais banalisée, semblable aux autres démocraties libérales, où les passions politiques cèdent le pas à un consensus centriste.

Cette évolution se caractérise par un double mouvement. «  Le phénomène se situe, au point de convergence de plusieurs séries de causes. Les unes tiennent à l’évolution sociale ; les autres plus directement à la culture et aux représentations politiques ».

 

 

 

                                A)      Une société post-révolutionnaire.

 

« Désociologisation » de la société.

 

La France décrite par nos trois auteurs est le fruit d’une évolution profonde qu’ Henri Mendras a nommé, dans son livre éponyme,  « La Seconde Révolution française ». La prospérité des « Trente Glorieuses » et la modernisation majeure qui l’a accompagnée a ainsi généré une profonde métamorphose sociologique qui s’est poursuivie dans une période de récession. Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, l’augmentation rapide du niveau de vie moyen s’est accompagnée d’une profonde transformation des comportements politiques comme des habitudes et des valeurs de la société civile. Elle se trouvait désormais dominée par une vaste classe moyenne urbaine, animée par un besoin d’acquisition, la passion du bien-être, en bref plus hédonistique que politisée selon  nos auteurs.

Au contraire, les catégories sociales traditionnelles comme les paysans ou les ouvriers (avec la crise qui touche le secteur industriel à partir des années 1970) tendent à disparaître. Le rapport aux organisations est dès lors plus utilitariste. L’identification sociale s’en trouve compliquée.  Comme le souligne Pierre Rosanvallon, on distingue un « déclin du social », qui se caractérise par la désagrégation des structures d’agrégation d’intérêts, des corps intermédiaires entre les individus et l’Etat, renforcée par une hostilité séculaire propre à la culture nationale envers ces mêmes corps intermédiaires :  « il n’y a plus de représentation automatique, exprimée une fois pour toutes, un groupe s’identifiant avec un représentant stable ». Désormais, l’attitude de méfiance à l’égard d’une représentation fixe que Michel Crozier décelait chez les employés s’étend à la majorité de la population française :« Cette évolution est exemplaire d’une mutation sociologique beaucoup plus large : elle correspond à un effritement général des formes d’appartenance. Toutes les grandes institutions sociologiquement marquées, qu’il s’agisse des syndicats, du Parti communiste ou de l’Eglise catholique, en ont souffert. ».

 

Changements de valeurs.

 

Les valeurs se sont aussi modifiées. L’entreprise et la réussite individuelles sont devenues l’alpha et l’oméga de la société française : « On ne s’expliquerait pas autrement la place démesurée prise dans l’univers médiatique par un homme comme Bernard Tapie ». Dans le cadre de la société de consommation, l’individualisme s’est également développé, le bonheur individuel prenant une place prépondérante. Dès lors, l’ancienne question sociale change d’aspect. La charité autrefois rendue caduque par la justice sociale d’état, tend à reprendre le pas dans une société désormais dominée par un spectacle continu. C’est ainsi la figure de « saint Coluche » qui s’impose créant autour d’elle un consensus tant social que politique : « comme si la convergence de tous ces bons sentiments n’accusait pas d’abord le naufrage de la justice et la faillite de leur action ! Car si, dans l’ordre du privé, la justice commence d’abord par la charité, dans l’ordre du collectif, la seule charité supportable, c’est la justice ».

Enfin, s’ajoute un déplacement de pouvoir des hommes politiques vers les journalistes, les spécialistes de la communication, les hommes d’affaire (particulièrement après le « tournant de la rigueur »), ce qui n’est pas sans inquiéter nos auteurs. Selon Jacques Julliard se forme ainsi une super-élite fortement liée à l’émergence d’une société de masse où l’emprise des médias s’accroît chaque jour : « Tout pourtant dans leur comportement paraît suggérer que leur pouvoir, pour atteindre sa pleine efficacité,  a besoin de s’exercer au travers des médias et par la possession des médias eux-mêmes ». Si la France s’est toujours distinguée par une interpénétration des élites, pour Jacques Julliard, celle-ci sous l’effet du « règne médiatique » s’est accrue, et « les vedettes de la télévision ont, terme pour terme, fonction pour fonction, remplacé les intellectuels d’ancien type ».

 

Le recentrage politique.

 

Une politique apaisée.

 

Une telle évolution de valeurs et de comportements sociaux s’accompagna et influa sur une mutation politique.  Disparaissent ainsi, les clivages, les passions politiques qui ont alimenté le paysage politique depuis la Révolution et l’ont rendu particulièrement conflictuel : « Dès maintenant, le bicentenaire de 1789 nous apparaît comme le linceul d’une tradition. A tout le moins coïncidera-t-il avec la disparition des traits que la politique française en avait hérités (…) Depuis deux siècles, les Français, héritiers des combats de la Révolution Française et du socialisme ouvrier, n’avaient cessé de considérer la politique comme la guerre poursuivie par d’autres moyens. ».

 

Déclin et mutations des grands courants politiques traditionnels.

 

L’extinction des passions politiques s’accompagne et se renforce en raison du déclin des grands courants politiques traditionnels.

Ainsi du gaullisme mis à mal dès 1974, pour François Furet, « Le gaullisme reste une famille, mais semble avoir perdu sa vocation nationale à gouverner. ». Le gaullisme amorce également à l’époque une mutation idéologique en s’ouvrant au libéralisme comme a pu le montrer le gouvernement Chirac de 1986-1988.

Le Parti communiste, pourtant l’une des forces politiques majeures depuis les années 1930 (et le premier parti du pays entre la Libération et 1958) s’effondre très rapidement. « A l’origine du déclin, on trouve deux séries d’événements distinctes, mais qui tendent au même résultat ». D’une part, l’image de l’URSS qui avait servi de modèle se brise définitivement dans l’opinion française entre 1960 et 1980, en raison de la double répression de 1956 et 1968, mais aussi de l’œuvre de différents dissidents soviétiques dont la tête de proue est Alexandre Soljenitsyne.

D’autre part, il y a également « déclin de la culture politique jacobine dans notre pays, c’est-à-dire la croyance nationale, si forte depuis la Révolution, selon laquelle l’Etat constitue la clé du changement social, et la conquête révolutionnaire de cet Etat, le préalable à tout transformation digne de ce nom ». Cette évolution est profondément liée à la mutation sociologique précédemment décrite. « Pourtant, le PCF n’a pas bougé, fidèle à ses pensées, ses habitudes, ses hommes, son passé ». De ce décalage naît le rapide déclin du parti communiste.

Quant au parti socialiste, il était par son marxisme réaffirmé en décalage avec la réalité de la société, telle que décrite plus haut.  Avec son « Bad Godesberg rampant » il rompt avec une large part de son idéologie fondatrice, sans pour autant trouver une idéologie de substitution.

 

  Déclin des clivages politiques.

 

Cette restructuration idéologique des années 1980 remet donc en cause la plupart des clivages qui avaient animé la vie politique française. Le clivage entre les partisans de la Révolution et ses opposants semble avoir disparu, la droite ayant très largement adopté les principes et les valeurs d’au moins une partie de la Révolution.

Autre clivage longtemps structurant de la politique française prenant également racine dans la Révolution française, le « clivage laïc-religieux » selon la terminologie de Stein Rokkan, paraît perdre tout acuité. Selon François Furet, la grande manifestation du 24 Juin 1984 contre la loi Savary ne doit pas être interprétée « comme le témoignage de la vieille obstination réactionnaire de l’Eglise autour de ses places fortes pédagogiques, mais comme la volonté de maintenir en France une offre diversifiée d’institutions scolaires ».

Le clivage possédants-travailleurs, autre élément essentiel de la partition droite-gauche depuis le début du XXème siècle, avait certes repris de la vigueur avec la refondation socialiste d’Epinay, et la mise en place du programme commun autour de l’idéologie marxiste, mais le « tournant de la rigueur » de 1982-83 semble marquer pour ces trois auteurs un brouillage net d’un tel conflit et marque la domestication de l’économie de marché par les socialistes.  Droites et Gauches se retrouvent ainsi autour d’un libéralisme-social ou d’un social-libéralisme.

Même les institutions pourtant honnies par François Mitterrand font très largement consensus et sont apparues capables de supporter l’alternance comme la cohabitation.

L’idée d’un recentrage de la politique, d’une union de la France autour d’un héritage commun tend dès lors à s’imposer. Elle est d’ailleurs habilement utilisée par François Mitterrand lors de sa campagne conduite sur le thème du « ni-ni » ou de la « France unie ».

Sur ce point, seul le texte de  Pierre Rosanvallon se singularise en montrant les racines profondes de l’évolution qui se fait jour affirmant ainsi de manière implicite que l’exception française n’est pas tout à fait morte, le « mythe du consensus » n’étant, pour lui, que la réminiscence d’une vieille passion hexagonale.

L’affadissement de la politique.

 

Si les trois auteurs se félicitent de l’apaisement des conflits, ils regardent avec méfiance  les autres évolutions dessinées. Dès leur introduction, la crainte d’un affadissement de la politique est claire :  « les trois signataires de ce livre partagent un même espoir : que la pacification des esprits, dont ils se félicitent, ne soit pas le pavillon de complaisance qui cacherait la résignation des politiques et l’indifférence des citoyens ».

Toutefois, il faut nuancer le consensus de nos trois auteurs sur ce point : « Il y avait entre nous sur ce point des nuances. François Furet était sensible à la modernisation de la vie politique que cette évolution apportait tandis que je (Jacques Julliard) m’inquiétais d’une possible asthénie du débat politique ». Les textes de Jacques Julliard et de Pierre Rosanvallon paraissent ainsi plus sombres, plus méfiants vis-à-vis des évolutions politiques, même s’ils semblent esquisser des solutions.

La « désociologisation » de la société française a engendré selon Pierre Rosanvallon une coupure entre la sphère politique et la société, à la source du « malaise dans la représentation ». Avec la crise qui touche la France depuis 1970, la catégorie des exclus reprend forme, mais contrairement aux périodes passées, l’absence de représentation automatique et l’incapacité même de définir des groupes sociaux déterminés rend la gestion et la manipulation des identités plus complexe. Ainsi, les exclus ne sont plus comme naguère intégrés par les grandes familles politiques ni par les corps intermédiaires, ce qui aboutit d’abord à la montée de l’abstention puis à une plus grande volatilité électorale profitant au Front National. Phénomène également alimenté par la formation de la super-élite, décrite plus haut, qui nourrit la perception d’un écart entre le politique et le social, entre les élites et la « masse », ainsi que par la « désidéologisation » de la politique française contribuant à brouiller les clivages politiques (et surtout leur perception) et à vider l’agora de toute idée.

Comme nous l’avons vu, la plupart des grands courants idéologiques ont été mis à mal, sans pour autant trouver de substitutif. L’exemple de la « liquidation » des idéaux marxistes dans un court laps de temps est révélateur d’une telle évolution accompagnée d’une véritable crise intellectuelle (ce que J-C Guillebaud appelle « Les années orphelines » ). La politique des années 1980 se distingue donc par une vacuité idéologique: «  C’est pourquoi ils se chamaillèrent pendant tout un trimestre électoral sur la meilleure façon de ne rien faire (…) Ce fut une période assurément étrange, où les électeurs, ces nouveaux Buridan étaient conviés à choisir une absence de picotin. Après quoi, on s’étonna de leur absence d’appétit ».

Seules quelques idées consensuelles semblent survivre dans cette « République du vide ». Les mouvements politiques se rétractent ainsi autour de vieilles valeurs, comme le symbolise la réappropriation par les socialistes du républicanisme. Autres éléments venant combler la vacuité contemporaine : la politique des droits de l’homme alimentant le besoin d’universalisme des Français ou encore la culture qui selon Jacques Julliard cache de plus en plus une « vérité absolue politiquement correcte ». La critique du centrisme développée par Jacques Julliard et Pierre Rosanvallon ne vise pas ainsi un centrisme philosophique (« fondé sur l’idée qu’il est impossible que, dans une situation controversée, l’un des camps ait entièrement tort, et l’autre entièrement raison » qui est à la base de toute démocratie), ni même le centrisme politique représenté en son temps par Valéry Giscard d’Estaing, mais celui qui ne servirait que de paravent à une vacuité idéologique, un recentrage autour de thèmes usés, attitude qui fut d’ailleurs, comme le rappelle Jacques Julliard, à l’origine du discrédit accumulé par le Parti Socialiste avec la « Troisième Force ».

François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.11.

François Furet, « La France unie » dans François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.50.

Pierre Rosanvallon, « Malaise dans la représentation » dans François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.147.

Henri Mendras, La Seconde Révolution française (1965-1984), Paris, NRF, Gallimard, 1988.

Pierre Rosanvallon, « Malaise dans la représentation » dans François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.147.

Ibid, p. 149.

Jacques Julliard, « La course au centre » dans François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.99.

Ibid, p.101.

Ibid, p.113.

Ibid, p.117.

Ibid, p. 74.

François Furet, « La France unie… » dans François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.17.

Ibid, p.30.

Ibid, p. 32.

Ibid, p. 33.

Jean-François Sirinelli, Les vingt décisives-Le passé proche de notre avenir (1965-1985), Paris, Fayard, 2007, p. 227.

Lipset, S.M., et S. Rokkan, Party Systems and Voter Alignements : Cross-National Perspectives, New-York, The Free Press, 1967.

François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.12.

François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du vide, notes de la Fondation Saint-Simon, Janvier-Février 1995, p. 5.

Pierre Rosanvallon, « Malaise dans la représentation » dans François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p. 149.

Jean-Claude Guillebaud, Les années orphelines (1968-1978), Paris, Seuil, coll. « Interventions », 1978.

Jacques Julliard, « La course au centre » dans François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.71.

François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du vide, notes de la Fondation Saint-Simon, Janvier-Février 1995.

Jacques Julliard, « La course au centre » dans François Furet, Jacques Julliard, Pierre Rosanvallon, La République du centre-La fin de l’exception française, Paris, ed. Calmann-Lévy, coll. « liberté de l’esprit », 1988, p.74.

Ibid, p. 109. 

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